L’abbé Porquet (professeur des enfants de Mme de Boufflers) était un tout petit homme chétif mais à l‘allure très soignée, sa perruque, son rabat, tous ses vêtements étaient toujours dans un ordre si parfait qu’il ressemblait à une gravure de mode, ce qui lui attirait bien des plaisanteries. L’abbé aimait fort à lutiner les belles dames de la cour et celles-ci le taquinaient volontiers. Il ripostait non sans esprit, mais sur un ton grivois qui donne bien à penser sur sa moralité.
“A sept dames, qui s’étaient amusées à lui écrire, le même jour, il fait cette plaisante réponse:
Par pitié ! Moins d’honneur, moins de bontés, Mesdames !
N’excitez pas un feu qui malgré moi s’éteint:
Je n’ai point dans un jour ma réponse à sept femmes:
Qui trop embrasse, mal étreint.
Composons, s’il vous plaît; tant de gloire me gêne;
Accordez-moi du temps, chacune aura son tour;”
L’abbé coquet est un style de religieux que l’on retrouve souvent aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il courtise parfois les petites-maîtresses dont il peut être l’ami et le confident.
Article © Pascale Fourtier Debert