Mme de Boufflers est désemparée à la mort du roi Stanislas d’autant que Louis XV ordonne de détruire toutes les constructions du feu Roi et installe une garnison au château de Lunéville. Elle se réfugie alors à Paris auprès d’une de ses sœurs, Mme de Mirepoix. Elles font de fréquents séjours au château de St-Ouen, accueillies par le duc de Nivernais qui tombe, lui aussi, sous le charme de la belle marquise. Il lui écrit une chanson très drôle qui la dépeint et qui montre combien elle reste attachée à sa Lorraine.
Sur l’air : de la pantoufle.
Il est un trésor,
Dans le fond de la Lorraine,
Il est un trésor,
Quoiqu’il ne soit pas de l’or.
Il n’est pas de l’or,
Ce trésor de la Lorraine;
Il n’est pas de l’or,
Mais il vaut bien mieux encore.
Il est d’un beau blanc.
Des pieds jusqu’à la tête;
Il est d’un beau blanc.
Quoiqu’il ne soit pas d’argent.
S’il était d’argent,
Il tournerait moins la tête;
S’il était d’argent,
Il ne serait point si blanc.
…/…
Il a deux enfants
Qui sont dignes de leur mère,
Il a deux enfants.
Distingués par leurs talents;
Mais les deux enfants
Ne vaudront jamais leur mère,
Mais les deux enfants.
N’ont point d’aussi beaux talents.
Il n’a qu’un défaut,
C’est d’aimer trop sa Lorraine;
Il n’a qu’un défaut,
D’y rester plus qu’il ne faut.
Disons-lui qu’il faut
Renoncer à sa Lorraine,
Disons-lui qu’il faut
Corriger son seul défaut.
Enfin, grâce à Dieu,
Je le tiens dans ma retraite;
Enfin, grâce à Dieu,
Il est au coin de mon feu.
Illustrations©droits réservés, La maréchale de Mirepoix versant du thé à madame de Vierville.
Le château de St-Ouen, occupé par Madame de Pompadour puis par le duc de Nivernais.
Une petite chanson du XVIII pour se mettre dans l’ambiance…
https://www.youtube.com/watch?v=LDzLias3uJ4
Article © Pascale Fourtier Debert