Les cadeaux empoisonnés de Stanislas

Le roy Stanislas ne touchait qu’une modeste pension de la part de Louis XV, (1 500 000 livres), et il devait trouver des astuces pour réaliser ses projets grandiloquents.
Ainsi pour faire des économies, le petit malin rémunérait ses architectes, peintres, hommes d’affaires, en leur cédant des terrains, à charge par eux d’y élever de fastueuses demeures suivant le plan imposé de Héré ! (cela ne lui coûtait donc… rien !)
C’est ainsi que les terrains de la place d’Alliance (initialement place St-Stanislas) sont cédés à différentes personnalités proches du roi, les architectes Héré et Mique, le peintre Girardet,… mais Stanislas offre aussi quelques terrains à ses maîtres d’hôtel ou encore … à ses valets de chambre ! Les accepter, c’est faire sa cour à Stanislas, mais ces présents sont alors redoutés car ils causent d’importants frais de construction et peuvent mener les malheureux à la ruine !

 

Les personnalités ayant construit sur la place d’Alliance :
A : Emmanuel Héré, architecte du roi. Ce bâtiment devint plus tard l’hôtel du marquis d’Alsace, nom sous lequel ce bâtiment est connu. Il fut incendié le 17 octobre 1782.
a, b , c, B, C : Emmanuel Héré;
G : Joseph Mulot, architecte;
D (au Nord) : Adolphe-Nicolas Lorin, directeur des fermes; l’immeuble devint un temps la succursale de la banque de France;
E : Claude Mique, surnommé « la Douceur », architecte et entrepreneur;
F : Baligand, ingénieur;
G : Léopold Roxin, peintre du Roi (rue Girardet au 2);
I : Jean-Baptiste Suster, idem;
K: Mathias Salcenski premier valet de chambre, Boyard (L), maître d’hôtel, André Chencau (M), Alexandre d’Adhémar, comte de Marsanne (N), puis vendu à l’achitecte Micque
O : sieur Hocquet
P : sieur Gentillâtre

En H : Denis Albert, valet de chambre de Stanislas construisit cet immeuble (au 2 bis de la rue Girardet), immeuble qui fut revendu avec l’immeuble du 2 (repère G) à Monseigneur Drouas (Claude Drouas de Boussey (1)), évêque de Toul. Ce dernier fut incité à l’acheter par Stanislas : « Nancy, lui disait-il, vous connaîtra mieux et vous estimera davantage; beaucoup d’affaires semblent y exiger votre présence et vous avez besoin de ménager mon parlement » Le prélat se laissa tenter ; il y fut installé en pompe par le roi et par l’Hôtel-de-Ville et il venait y passer de temps en temps deux ou trois semaines. La rue Girardet s’appela ainsi un temps la rue de l’Evêque.
A sa mort de l’évêque en 1773, son frère la vendit aux fermiers du Domaine en 1777, enfin le bâtiment fut revendu en 1788 à un particulier.

Sait-on enfin que rue Girardet au 2 bis on retrouve un magnifique exemple de rampe réalisée par Jean Lamour (repère H du plan).

Article © Pascale Fourtier Debert

One Reply to “Les cadeaux empoisonnés de Stanislas”

  1. […] à décors peints place Stanislas, palais du Gouvernement, palais des Ducs, (à regarder de près) offert à Amélie […]

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