Saviez-vous que Rose Bertin, marchande de modes exclusive de la reine Marie-Antoinette et initiatrice de la haute couture française, était à l’origine de l École nationale supérieure des arts décoratifs ?
En 1770, cette jeune créatrice de mode, première styliste française, ouvre sa maison de couture, « Le Grand Mogol » à Paris, sa renommée dépasse les frontières, audacieuse et adoubée par la reine, elle s’impose rapidement comme la faiseuse de modes de la Cour, gagnant le titre de « Ministre des Modes ».
Sous son impulsion créatrice, la haute-couture française explose, mais surtout, Rose crée une nouvelle corporation en août 1776, celle ” des faiseuses de modes de la ville et faubourgs de Paris“.
Essentiellement féminine, cette corporation est à l’origine de la première école de formation des métiers des arts et du textile.
” Sous l’impulsion de Rose Bertin est donc créée la corporation des modistes qui marque une avancée des femmes dans le monde du travail spécialisé. La femme, grâce à cette réforme, peut désormais s’installer marchande de mode sans être mariée. La mercière apparaît dans le monde des merciers.
Mlle Bertin, qui ne s’est jamais mariée, dirige le syndic de cette nouvelle corporation, édifie les fondations de la profession et organise l’apprentissage. La communauté des marchandes de modes finance une école publique laïque de dessin pour former les artisans dans le domaine textile, et cette école deviendra l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs.” (Michelle Sapori)
Ce fait est omis sur la page wikipédia de L’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs.
Il est dit en effet que l’Ensad est re-constituée en 1890 en réunissant deux école de dessins gratuites, l’École impériale spéciale et gratuite de dessin pour les jeunes personnes créée en 1803, par la peintre Félicité Marie Frère de Montizon (peut-être dans le prolongement de l’école financée par la corporation des marchandes de modes ?) et l’ École de dessin et de mathématiques pour les garçons, créée par le peintre Jan Jacque Bachelier en 1767 mais qui était dissoute depuis 1793.
A LIRE
Mademoiselle Bertin, faiseuse de modes par Michelle Sapori
Article PFDebert
Illustration © Une installation des étudiants de l’Esam pour leur exposition “Perspectives” de 2013, sur le thème de l’anamorphose. Un thème développé pour les D’Days.SDP