J’avoue que c’est raccord avec le nouveau projet de Nancy-Thermal !
Une source ferrugineuse, minérale et légèrement gazeuse coule peut-être toujours sous le building Saint-Thiébaut !
La Fontaine Saint-Thiébaut très en vogue jusqu’au XIXe siècle attirait des centaines de pèlerins venant parfois de très loin pour boire son eau miraculeuse, une chapelle y fut même élevée dans des temps ancestraux !
De nombreuses enquêtes confiées à de célèbres médecins (dont Bagard) font état d’une eau particulièrement chargée en fer et réputées pour ses vertus médicinales, elle préservait entre autres des fièvres malignes.
Cette source fut très à la mode jusqu’en 1890, puis elle tomba en décrépitude et fut tout simplement bouchée !
Cette source fut très à la mode jusqu’en 1890, puis elle tomba en décrépitude et fut tout simplement bouchée !
Les temps changent désormais c’est la fresque géante de L’artiste anglais David Walker qui attire les foules dans la rue St-Thiébaut !
Photos hôpital Saint-jacques rue St-Thiébaut en 1870©professeurs-medecine-nancy.fr / photo David Walker©juin 2015 Jean-Christophe / Article PFD
CItations :
Guide de nancy 1885
L’église Saint-Sébastien est longée à droite par une rue étroite et obscure, la rue Saint-Thiébaut, qui doit son nom à l’antique chapelle dédiée à ce saint, à l’extrémité de cette même rue, est une fontaine d’eau minérale, bien recherchée pour ses qualités ferrugineuses, il n’y a pas d’eau plus fortifiante et plus saine dans tous les environs ! (sic)
L’église Saint-Sébastien est longée à droite par une rue étroite et obscure, la rue Saint-Thiébaut, qui doit son nom à l’antique chapelle dédiée à ce saint, à l’extrémité de cette même rue, est une fontaine d’eau minérale, bien recherchée pour ses qualités ferrugineuses, il n’y a pas d’eau plus fortifiante et plus saine dans tous les environs ! (sic)
Extrait de L’Eau de source à Nancy (Sources communales et particulières). Étude historique, chimique et bactériologique 1927
Quoique que de nos jours, rien ne signale plus à l’attention du passant l’existence de cette source, son souvenir n’en est pas moins demeuré vivace dans l’esprit de nombre de nos concitoyens qui, s’ils ne l’ont pas connue fluente, en ont tout au moins entendu vanter les vertus qu’une longue tradition avait consacré et que les recherches effectuées à la fin du siècle dernier n’avait pas réussis à ruiner complètement dans l’imagination populaire.
Il nous a paru intéressant de retracer l’histoire de cette fontaine qui, malgré son faible débit, n’en a pas moins joué un grand rôle pendant de longues années dans l’alimentation de Nancy en eau de source. Les nombreux documents que la chronique et l’histoire ont conservés, nous sont d’ailleurs un gage de l’important que lui concédèrent de nombreuses générations de nancéiens.
C’est au pied de la côte où s’élevait, depuis un époque reculée, le faubourg Saint-Thiébaut, reliant la Ville-Ville à la Commanderie Saint-Jean du Vieil Aitre, que, près de la décharge de l’étang Saint-Jean coulait la source fameuse . Elle était proche du moulin de l’Espagne, englobé dans l’enceinte de la Ville Neuve lorsqu’on éleva les fortifications.
Dans les premières années du XVIIe siècle, les savants de l’époque s’inquiétèrent de vérifier et d’étudier les propriétés qui faisaient la réputation de ces eaux, mais il semble que depuis longtemps déjà les habitants des environs venaient y chercher un remède à leurs maux La reconnaissance des malades n’avait pas tardé à se manifester et Yolande d’Anjou, mère du duc René II, décidait quelques années après le siège de la ville, en 1477, d’y élever une chapelle auprès de la source, sous l’invocation de Saint Thiébaut. En effet, un acte du 14 mars 1482 porte :
Mandement au receveur des deniers de madame la duchesse, à plusieurs maçons pour le commencement de la chapelle Saint-Thiébaut devant Nancy…
Certains auteurs ont indiqué que la source n’avait été découverte qu’en 1646, le long du ruisseau, au milieu d’un marais infect, entre les murs du cimetière Sain-Sébastien et le moulin, néanmoins, dès 1623, on s’inquiète de capter les eaux et de faciliter l’accès de la fontaine. En même temps on procède à l’assainissement des environs.
Quelques années plus tard, en 1645, on trouve mention d’une “Résolution pour le pavage du circuit de la fontaine médicinale de Saint-Thiébaut”, selon avis de Siméon Drouin.
Elles allaient faire d’ailleurs l’objet d’une enquête confiée à quatre savants médecins de la cité. Le procès verbal qui en fut établi constitue un document assez curieux sur la façon dont nos ancêtres déterminaient la qualité d’une eau,…
Il nous a paru intéressant de retracer l’histoire de cette fontaine qui, malgré son faible débit, n’en a pas moins joué un grand rôle pendant de longues années dans l’alimentation de Nancy en eau de source. Les nombreux documents que la chronique et l’histoire ont conservés, nous sont d’ailleurs un gage de l’important que lui concédèrent de nombreuses générations de nancéiens.
C’est au pied de la côte où s’élevait, depuis un époque reculée, le faubourg Saint-Thiébaut, reliant la Ville-Ville à la Commanderie Saint-Jean du Vieil Aitre, que, près de la décharge de l’étang Saint-Jean coulait la source fameuse . Elle était proche du moulin de l’Espagne, englobé dans l’enceinte de la Ville Neuve lorsqu’on éleva les fortifications.
Dans les premières années du XVIIe siècle, les savants de l’époque s’inquiétèrent de vérifier et d’étudier les propriétés qui faisaient la réputation de ces eaux, mais il semble que depuis longtemps déjà les habitants des environs venaient y chercher un remède à leurs maux La reconnaissance des malades n’avait pas tardé à se manifester et Yolande d’Anjou, mère du duc René II, décidait quelques années après le siège de la ville, en 1477, d’y élever une chapelle auprès de la source, sous l’invocation de Saint Thiébaut. En effet, un acte du 14 mars 1482 porte :
Mandement au receveur des deniers de madame la duchesse, à plusieurs maçons pour le commencement de la chapelle Saint-Thiébaut devant Nancy…
Certains auteurs ont indiqué que la source n’avait été découverte qu’en 1646, le long du ruisseau, au milieu d’un marais infect, entre les murs du cimetière Sain-Sébastien et le moulin, néanmoins, dès 1623, on s’inquiète de capter les eaux et de faciliter l’accès de la fontaine. En même temps on procède à l’assainissement des environs.
Quelques années plus tard, en 1645, on trouve mention d’une “Résolution pour le pavage du circuit de la fontaine médicinale de Saint-Thiébaut”, selon avis de Siméon Drouin.
Elles allaient faire d’ailleurs l’objet d’une enquête confiée à quatre savants médecins de la cité. Le procès verbal qui en fut établi constitue un document assez curieux sur la façon dont nos ancêtres déterminaient la qualité d’une eau,…
En effet, au début de la III° République, la situation est préoccupante. En 1872, les habitants du quartier Saint-Thiébaut se plaignent par pétition envoyée au maire que la fontaine éponyme ait ses eaux altérées à la suite d’infiltrations. Des travaux sont effectués, et résolvent le problème évoqué796. Le répit est de courte durée, et quelques années plus tard, une lettre de Charles Courbe demanda au maire l’autorisation d’analyser chimiquement les eaux de la fontaine Saint-Thiébaut. Courbe pointe qu’elle est « abandonnée par la magistrature municipale depuis près d’un siècle »797. Sans doute est-ce exagéré, mais il semble bien que l’entretien de la fontaine par la mairie soit effectué a minima. Ritter analyse les eaux le 10 décembre 1880, Garnier les analyse également la même année. Cet intérêt scientifique modifie-t-il l’avis de la municipalité à l’égard de l’antique fontaine ? Pendant les vingt années qui suivent, les archives ne l’évoquent plus, et nous en déduisons qu’elle n’appelle donc aucun problème, tant au niveau du fonctionnement que de la qualité de ses eaux. Le coup fatal est porté en 1900 par Edouard Imbeaux, directeur du Service des Eaux, qui projette la suppression de cette fontaine. Pourquoi ? Il s’en explique dans sa note du 20 avril 1900798, et n’épargne guère la fontaine : « L’attention de l’Administration municipale a été appelée plusieurs fois sur les inconvénients que présente, au point de vue de la salubrité publique, la fontaine Saint-Thiébaut. Située dans un des quartiers les plus populeux de la Ville, elle est très fréquentée, et son eau jouit encore, auprès de nombreuses personnes, d’une faveur qu’elle ne mérite pas. Elle a été trouvée en effet, à diverses reprises, nettement contaminée. De plus, sa situation souterraine, et sa facilité d’accès jour et nuit, font de l’endroit où coule cette eau un véritable réceptacle d’immondices. Un tel état des choses constitue donc un sérieux danger… ». Ce triste constat fut suivi de l’exécution des actes projetés, et c’est ainsi que disparut l’une des fontaines les plus connues et des plus atypiques de Nancy.
photographies © Est Républicain