Voici le profil recherché par Charles Hamilton, politicien britannique pour décorer son jardin romantique :
« L’ermite viendra habiter sur les terres boisées de la propriété de Painshill dans le Surrey. Il lui sera fourni une bible, des lunettes, un matelas, un oreiller, un sablier, de l’eau et de la nourriture. Il devra porter une robe de camelot et ne jamais se couper les cheveux, la barbe ou les ongles. Il ne devra pas non plus s’éloigner des limites de la propriété de M. Hamilton ou adresser la parole aux domestiques. »
Source et Article très intéressant sur Dailygeek à lire ici
Gerrit Dou Un saint Ermite lisant dans sa grotte, Galerie Koetser
Bonjour,
Je ne connaissais pas cette mode qui consistait à s”offrir les services d’un ermite de jardin.
Il est vrai que les très riches, en tous temps et tous lieux, ont eu un “pognon de dingue” à “claquer”. Cela peut donner lieu à des réussites exceptionnelles : palais somptueux, mécénat d’illustres artistes, mais aussi à des pratiques à l’intérêt plus limité : entretien de “cocottes” dispendieuses, et embauche d’ermites de jardin à titre -me semble-t-il- plus décoratif que pour l’élévation religieuse ou spirituelle. D’ailleurs dans l’article que vous citez certains de ces ermites, qui n’étaient pas soutenus par une foi puissante et un vrai désir de retrait du monde,
“craquaient” rapidement et abandonnaient leur poste.
Cela semblait être une lubie et une sorte de snobisme pour un riche que d’avoir son ermite de jardin. Il faut dire que les Britanniques ont inventé le concept de snobisme et ont pratiqué le snobisme avec assiduité.
D’ailleurs, par ricochet, cette lubie dans un jardin anglais m’a fait repenser au film des années 80 “Meurtre dans un jardin anglais”, que vous connaissez certainement.
L’action se situait fin XVIIe-début XVIIIe. Je n’ai pas revu ce film depuis une trentaine d’années mais, si je me souviens bien, il était aussi question d’un contrat d’engagement très précis (tout comme celui que vous présentez) non pour engager un ermite de jardin mais un dessinateur de jardin. Les clauses de ce contrat-là étaient en outre plus de sulfureuses (le dessinateur exigeant de coucher avec la maîtresse des lieux en échange des dessins). D’ailleurs cette histoire de contrat avait son importance (et des conséquences tragiques à la fin) puisque le titre original était “The Draughtsman’s Contract”.
Je garde le souvenir d’un film beau, esthétique et cruel mais, après toutes ces années les détails sont sortis de ma mémoire (j’ai 58 ans et le visionnage ne date pas d’hier !). Mais persiste en ma mémoire la musique originale et pourtant si “époque” du film. Morceau de musique “baroque” qui, croyez-moi, même si cela peut surprendre aujourd’hui les plus jeunes générations, eut beaucoup de succès au milieu des années 80 et au-delà.
Je vais être sympa avec votre ermite (qui s’ennuie tout seul). Je lui mets la musique à fond, au fond du jardin :
https://www.youtube.com/watch?v=wHiJkLmclkA&t=107s