Au XVIIIe siècle, les « coquilles » sont les stars des cabinets de curiosités.
Elles sont présentées comme de véritables « feux d’artifice » dans des « coquilliers », un meuble spécialement conçu à cet effet par des ébénistes des mondes de l’artisanat de luxe et elles font le prestige de leur propriétaire !
Bonnier de Mosson, Dezallier d’Argenville, ou encore Simon Schijnvoet (Amsterdam) sont plusieurs à collectionner les « coquilles » dont la diversité des formes et des couleurs rallie aussi bien les savants que les esthètes.
Curieux et physiciens se retrouvent autour de cet art ou discipline que l’on appelle la conchyliologie (difficile à dire).
Pour exhiber leur collection, ils doivent savoir manipuler les compartiments, les charnières et les battants de leur “coquillier” difficile à manipuler et délicat !
Fait en bois de chêne, recouvert de miroirs et de textiles satinés, le coquillier joue sur les textures, le contraste des matières qui magnifie l’éclat des coquilles, que l’on compare ni plus ni moins à des porcelaines,
Certains coquillages étant montés sur des bronzes comme de vétitables bijoux !
« Rien n’est plus séduisant que la vue d’un tiroir de coquilles bien émaillées ; le parterre le mieux fleuri n’est pas plus agréable, & l’œil est frappé si merveilleusement que l’on a peine à pouvoir le fixer. L’embarras est de savoir ce que l’on doit admirer le plus, ou de la perfection du travail de celle-ci, ou de la vivacité des couleurs de celle-là ; de la symétrie merveilleuse de cette autre, ou de l’irrégularité harmonieuse de cette dernière. Enfin tout étonne, jusqu’à la plus petite de laquelle vous ne pouvez quelquefois découvrir la perfection que par le secours d’un Microscope, qui vous y fait observer des beautés dont vous ne l’auriez jamais soupçonnée » (Gersaint 1736 : 7).
A vos coquilliers pour cet été ou une belle idée d’exposition ?…
Synthèse d’après un article Charlotte Guichard ©PFDebert2019
Source de l’article :
https://journals.openedition.org/tc/6610