Les mouches sont de petits morceaux de taffetas noir que l’on met sur son visage au XVIIIe siècle, elles sont censées exprimer toute une gamme de sentiments.
Madame de Graffigny, très fine et distinguée dans les lettres qu’elle échange avec son ami Panpan Devaux (gentilhomme de la cour de Lunéville) et surtout d’un esprit très pratique, demande à son ami de lui faire parvenir une boite de mouches lui expliquant qu’elle les colle… sur ses boutons !
Ci-dessous ses explications :
« J’avois compté de même sur la pomade. Il faut aussi m’en envoyer un pot de chez Claudel(1), de la bonne, et bien prendre garde comme on l’emballera que les rubans n’en soyent pas tachées. II la faut mettre dans un pot de fayance. Il faudrait pour bien faire une petite bœte. Tu y feras metre aussi un paquet de mouche. J’ai un manton qui m’en use tant que je veux. Jamais je n’ai tant eu de bouton. Je crois que l’air d’ici ne me vaut rien car tous mes meaux s’y renouvellent. »
1 : Jean-Baptiste Claudel, marchand de mode à Lunéville
Lettre 36, octobre 1738.
Oxford : Voltaire foundation, 1996
Bibliothèque de Nancy