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Vendredi 12 juillet 1518, des centaines de Strasbourgeois-es se mettent à danser par désespoir et ils sont de plus en plus nombreux à entrer dans cette danse macabre qui durera pendant des jours, des semaines jusqu’à la mort.
C’était il y a 500 ans …
Madame Troffea, le vendredi 12 juillet 1518 vers midi, sort de chez elle rue du Jeu-des-Enfants avec son nourrisson, va jusqu’au Pont du Corbeau et balance son môme à la rivière. Elle n’avait plus de lait, ne pouvait donc plus l’allaiter et c’était impossible de le nourrir. Elle revient dans la rue et là, elle se met à danser. D’autres gens qui étaient dans des situations infernales comme elle, la voyant, se sont approchés et se sont mis à danser aussi. Cette danse est devenue contagieuse et tout le monde est rentré dans le sillage de Troffea. Le problème était que les gens qui s’étaient mis à danser ne pouvaient plus s’arrêter. Ils dansaient nuit et jour et pendant des semaines, même les plus chétifs, les pieds en sang, cartilages apparents. Les gens mourraient d’épuisement ou de crises cardiaques. Le clergé et le maire essayaient d’arrêter ça mais avaient du mal…
Jean Teulé, écrivain, pour Entrez dans la danse, aux éditions Julliard.