Les coupeurs de robe

[Dédicace spéciale à Pascale Monchablon]
Un témoignage consigné dans un rapport de police datant de 1756 illustre de façon cocasse l’amplitude surréaliste des robes des aristocrates. En effet, pas moins de 16 à 20 mètres de tissus extrêmement cher (une robe atteint quelquefois la valeur d’une maison) entourent la taille corsetée de chaque dame du grand monde et l’attrait de gagner de l’argent facilement est irrésistible pour certains.
La robe est alors découpée discrètement à l’arrière, par le voleur, pendant que la dame est affairée à monter dans son carrosse, et elle n’y voit que du feu !
Ces échantillons de plusieurs mètres sont revendus ensuite aux nombreux fripiers placés sous la colonnade du Louvre.
Voici le témoignage de Nanette à ce sujet dans un rapport de police conservé aux archives nationales extrait de l’excellent ouvrage de Vies oubliées : Au coeur du XVIIIe siècle par Arlette Farge :
« Le 3 juillet 1756 la demoiselle Nanette Saunier âgées de 28 ans blanchisseuse demeurant avec sa mère rue Saint-Gilles au Marais m’a déclaré que la nommée Barbier loueuse de carrosses lui avait fait la confidence il y a environ deux ou trois mois que le nommé Messager avait coupé un morceau de la robe d’une dame pendant qu’elle montait dans son carrosse à l’entrée de la rue des deux ponts dans Lille Saint-Louis.
Il faut l’envoyer à Bicêtre. »

Article © PFDebert, source Arlette Farge

2 Replies to “Les coupeurs de robe”

  1. Aujourd’hui on découpe toujours …. des poches ( pour prendre l’argent) ; on ouvre des sacs au rasoir ( toujours pour l’argent )….mais jamais pour le tissu ! Mais il y a toujours autant de
    voleurs.

    1. Bonsoir Claire, tu remarqueras la concordance entre les articles du blog et ceux de la bonne Grosse ! Merci de ton commentaire !

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