Atteinte de phtisie (ancien nom de la tuberculose), et connaissant l’échéance de sa maladie, Germaine de Vermenoux, jeune veuve de 27 ans, tombe passionnément amoureuse du précepteur de ses enfants, Henri Meister âgé de 21 ans.
Leur idylle durera de 1767 à 1785, jusqu’à la mort de Germaine, emportée 18 ans plus tard, à l’âge de 45 ans.
Meister raconte ainsi ses premiers émois amoureux :
« J’avais osé lui dire, je ne sais plus sous quel voile, de combien de feux mon cœur brûlait pour elle. […] Au doux regard qu’elle laissa tomber sur moi, j’osai me précipiter à ses pieds ; elle me permit de presser mes lèvres sur les siennes, et d’y recueillir une feuille de rose. […] »
Germaine devient le mentor d’Henri et l’encourage à écrire, tous deux écriront à quatre mains De la morale naturelle :
« Amour ! Sans toi l’homme errant encore dans les forêts n’eût connu ni le bonheur ni la vertu ! » (extrait).
Lorsque Germaine décède, jeune encore, elle donne son cœur à son amant, et lui fait promettre par testament que son cœur soit enseveli un jour avec lui, dans le même cercueil.
Henri Meister poursuit sa destinée, se marie, et commence une carrière d’écrivain. Il est connu pour avoir été secrétaire de Melchior Grimm, meilleur ami de Diderot.
A sa mort, survenue alors qu’il est âgé de 80 ans, on retrouve ces mots dans son testament :
« J’ordonne que le cœur de Mme de Vermenoux soit enfermé dans mon cercueil. »
Afin de respecter ses dernières volontés, ses héritiers cherchent alors partout « Mme de Vermenoux ».
Un vieux serviteur se souvient alors d’avoir vu Meister transporter soigneusement avec lui, dans tous ses voyages, une petite boite en fer blanc. On cherche et l’on retrouve la « petite boite en fer blanc » perdue au milieu de vieux meubles dans le grenier de sa dernière maison.
La boite contient bien le cœur de Germaine et comme celle-ci le désirait ardemment, il repose désormais, et depuis ce jour, auprès du corps de son amant dans le cimetière de Zurich. »
(dommage, je n’ai pas retrouvé la tombe !)