A l’époque de Chrétienne de Danemark, duchesse de Lorraine et de Bar (XVIe siècle), la France a réussi, à coup de force et de mariages, à se rapprocher considérablement de la Lorraine.
On fête en 1559 le mariage de Charles III de Lorraine, fils de Chrétienne, avec Claude de France, fille de Catherine de Médicis, puis en 1663, on célèbre, à Bar-le-Duc, le baptême de leur fils Henri de Lorraine.
En 1575, la fille de Nicolas de Lorraine-Vaudémont (frère du duc François de Lorraine), devient reine de France en épousant Henri III, ensuite on fête le mariage de sa sœur Marguerite de Vaudémont avec le duc de Joyeuse (favorit d’Henri III).
Ces fêtes sont de fabuleux prétextes saisis par Catherine de Médicis pour éblouir ses contemporains lorrains, et elle commande à ses artistes de cour, de fastueux spectacles pour célébrer chaque évènement et ainsi faire l’éloge du roi de France, c’est à dire l’éloge des Valois.
« Allez, ô nymphes des bois
Devers l’honneur des Valois,
De qui la grandeur royale
A celle des Dieux s’égale. »
Pierre de Ronsard écrit Mascarades où il met en scène tous les protagonistes de ces fêtes, les représentant en dieux et déesses de la mythologie.
Balthasar de Beaujoyeulx et Agrippa d’Aubigné créent spécialement pour le mariage de Marguerite de Lorraine-Vaudémont, Le Balet comique de la Royne.
Ces ballets, qui mettent en scène, dans l’un, le roi intronisé par Jupiter, dans l’autre, les ducs de Guise en tritons, la reine Louise en Thetys, les dames de la cour en Néréides… sont les tout premiers et il anticipent les ballets de cour qui feront la gloire, plus tard, de Louis XIV.
A paraître “Chrétienne de Danemark : Princesse des Temps modernes” à la rentrée 2021
Ainsi les « deux sirènes-tritons » énigmatiques de la rue Saint-Michel à Nancy, pourraient faire référence à ces somptueuses fêtes, véritable propagande de la cour de France.
Ce bas-relief figure-t-il les deux frères Guisarts [Henri le Balafré et le duc de Mayenne], proches amis d’Agrippa d’Aubigné ?
Le ballet complet ici : Le Balet comique de la Royne.
Œuvre complète de Ronsard ici : Pierre de Ronsardi