Marie-Françoise de Saint-Aubin, dite Marie, fait partie de la plus illustre famille de dessinateurs du XVIIIe siècle.
Tous les descendants de Gabriel-Germain de Saint-Aubin, « dessinateur ordinaire des habits, vestes et culottes de sa Majesté » (ça pose un homme, ma foi), sont artistes.
Petit-fille de Gabriel-Germain, Marie dessine également, à l’instar de son père, Charles-Germain, brodeur du roi, de son oncle, Gabriel, dessinateur invétéré, de sa tante, Catherine, de son frère Augustin, graveur, …
Marie dessine des modèles de chapeaux et des coiffures, des « poufs » ornés de plumes », pour sa boutique de coiffures qu’elle tient avec son mari, Donnebecq, plumassier du roi.
Et Marie serait aussi, probablement (selon l’étude passionnante de Mme Françoise Tétart-Vittu), l’autrice d’une série de dessins de robes, ayant servie de modèles aux gravures de son frère Augustin, pour le journal Galerie des modes, un journal qui, comme son nom l’indique, est à la pointe de la mode.
Cette déduction nous est proposée grâce à l’étude de quinze dessins préparatoires ayant servis aux gravures des Cahiers de grandes robes d’étiquette, et qui figurent dans le livre des Saint-Aubin.
Le Livre des Saint-Aubins est un album très émouvant, dans lequel le père de Marie, Charles-Germain, a réuni 280 dessins de sa famille.
Quinze dessins, donc, signés de Saint-Aubin, et dont le but était de lancer certaines guipures et autre falbalas, ayant fait la renommée de la France (et surtout celle de Mlle Bertin, marchande de mode), sembleraient être de la main de Marie de Saint-Aubin et non de la main de son père à qui ils furent attribués autrefois.
Le Livre des saint-Aubin. Pierre Rosenberg. Collection solo, département des arts graphiques. Louvre.




Dessin de Gabriel de saint-Aubin