Avant d’être déposée à la Bnf sous le nom « fonds Vandeul » et sous la cote : NAF 13720-13784, les archives de Denis Diderot ont connu une épopée rocambolesque.
Dédaignées jusqu’en 1951 par des grands pontes de la BnF, ces archives survécurent à la seconde guerre mondiales, protégées par le baron Jacques Levavasseur (1876-1950), arrière-arrière-petit-fils et avant-dernier descendant du philosophe (le dernier descendant étant son fils Bernard).
En 1940, craignant des bombardements sur Paris, le baron déplace les notes et documents personnels de son ancêtre, depuis son hôtel particulier, 9 rue Dosne à Paris, jusqu’à son château des Ifs en Normandie, sans se douter que son château serait réquisitionné peu de temps après pour abriter un état-major de l’armée allemande.
Mme Henriette, gouvernante de la famille Le Vavasseur, seule au domaine avec quelques domestiques, prend alors l’initiative de cacher les précieux documents dans un misérable grenier au milieu d’autres archives.
C’est grâce à la présence d’esprit de la vieille dame que ces documents inestimables furent préservés, le château ayant été occupé par la suite par des soldats américains.
C’est dans le grenier lugubre de ce château quasiment à l’abandon que l’américain Herbert Dieckmann découvre, en 1949, les papiers personnels écrits par le philosophe 200 ans auparavant dans son grenier de la rue Taranne, et le spécialiste de Diderot est ébahi ; il reste plusieurs jours sur place pour rédiger un inventaire et s’entretient longuement avec Mme Henriette, gardienne du précieux trésor.
Son témoignage est à lire ici :https://www.duboysfresney.fr/index.php?page=docu1051
Château des Ifs, Tourville-les-Ifs , à environ huit kilomètres de Fécamp