Illustration de couverture : Sophia et Charlotte Fermor attribué à Enoch Seeman
On comprend pourquoi la “figure de femme” de l’Encyclopédie (Diderot & d’Alembert) verse des larmes !
Le XVIIIe siècle n’est pas tendre avec les femmes et il faut reconnaître que les XIXe et XXe siècles furent encore bien pires !
Toutes les femmes artistes, compositrices, écrivaines, scientifiques, … ainsi que celles qui ont osé dénoncer leur condition, ont tout simplement disparu de l’Histoire !
Pour exemple parmi tant d’autres, les ” historiens ” n’ont pas encore identifié l’autrice d’un livre intitulé La femme n’est pas inférieure à l’homme, paru en 1739, traduit de l’anglais en 1750 par Mme de Puisieux (grand amour de Diderot, effacée de sa biographie pour cause de féminisme).
Pourtant La femme n’est pas inférieure à l’homme, est signé “By Sophia” et justement on connaît une certaine Lady Sophia Carteret (née Fermor), (1724-1745) comtesse Granville, pour ses textes engagés défendant la cause féminine ! Mais le rapprochement entre Sophie / Sophia n’est sans doute pas assez probant…
Sophia Fermor écrit (entre autres) : ” Je pense qu’il apparaît évidemment qu’il n’y a pas de science, de fonction ou de dignité que les femmes n’aient un droit égal à partager avec les hommes : puisqu’il ne peut y avoir de supériorité, mais celle de la force brutale, manifestée dans ces derniers, pour leur permettre d’accaparer tout pouvoir et prérogative pour eux-mêmes : ni aucune incapacité prouvée dans le premier, pour les disqualifier de leur droit, mais ce qui est dû à l’oppression injuste des Hommes, et pourrait être facilement enlevé.”
Lady Sophia Fermor, Woman not Inferior to Man, 1739
Le titre exacte est : La femme n’est pas inférieure à l’homme : ou, une courte et modeste justification du droit naturel du beau sexe à une parfaite égalité de pouvoir, de dignité et d’estime avec les hommes.
By Sophia.
Article © PFourtier-Debert 2021