Le musée des Arts-décoratifs de Paris vient d’accueillir cette artiste contemporaine que la France découvre un peu tardivement. (L’exposition Plieuse de Temps vient de s’achever.)
« Quand j’ai commencé à confectionner mes tissus à Nancy, personne ne voulait les voir », se souvient Simone Pheulpin, 80 ans. « Dans les années 1980, le textile était mal perçu comme ‘un travail de femmes’. Je n’aurais jamais pu imaginer être dans les salles Art Nouveau avec Louis Majorelle au Musée des Arts Décoratifs.
Son matériau est invariablement le coton brut acheté dans l’une des dernières usines textiles françaises des Vosges d’où elle est originaire et où elle vit aujourd’hui.
Née à Nancy, Simone Pheulpin a commencé dans l’imprimerie où travaillait son père : “De petites bandes de papier tombaient de la machine à imprimer et l’imprimeur m’a appris à faire un accordéon”, se souvient Simone. “Et le plissage suivait le même principe que dans mes travaux textiles.”
Mariée à un ingénieur, l’artiste s’approprie ce tissu blanc cassé créant des ombres et des reliefs à travers ses plis. Son travail, repéré par une galeriste américaine, entre dans les collections du Victoria and Albert Museum et de l’Art Institute of Chicago. Ce qui lui permet d’acquérir sur le tard une reconnaissance institutionnelle.
Simone Pheulpin : Plieuse de Temps
Musée des Arts Décoratifs, Paris7 décembre 2021 – 16 janvier 2022
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