(Personne n’est parfait)
En faisant le « trafic d’œuvres d’art » pour la Grande Catherine de Russie, Denis Diderot est à l’origine de la perte pour la France d’une quantité d’œuvres inestimables, notamment de centaines de tableaux et d’estampes, chefs-d’œuvre de la collection Crozat.
Au début de l’année 1772, des Rubens, Rembrandt, van Dyck, Poussin, Giorgione, Watteau, Raphael embarquent sur des navires, direction le musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Gabriel de Saint-Aubin, dessinateur compulsif, issue d’un dynastie d’artistes, semble vouloir retenir le souvenir de ces chefs-d’œuvre qu’il contemple pour la dernière fois lors de vente Crozat.
Il compile ce trésor sous forme de croquis directement sur les pages du catalogue de la vente.
Les artistes s’inspirent depuis toujours des œuvres anciennes.
Diderot, conscient de la fuite de ces éléments du patrimoine national vers l’étranger, s’en dédouane en disant que le contexte est celui de la guerre. Il écrit à l’impératrice : « Je jouis de la haine publique la mieux décidée et savez-vous pourquoi ? Parce que je vous envoie des tableaux. Les amateurs crient, les artistes crient, les riches crient. »
Le Philosophe est hué et à juste titre pour son implication dans cette “tragique envolée” de centaines de toiles de maîtres.
Article © PFDebert 2022
CATALOGUE DE LA VENTE CROZAT ILLUSTR2 PAR GABRIEL DE SAINT-AUBIN