Premier épisode “La Renaissance italienne gagne le pays du Saintois“
Le château Renaissance d’Étreval (à côté de la colline de Sion) est forgé de plusieurs histoires.
Tout d’abord celle du preux chevalier qui le fit construire : Francesco Tavagni.
Ce chevalier milanais est invité par le duc Antoine en son duché de Lorraine et de Bar après que celui-ci l’ait admiré comme cavalcadeur à la bataille de Marignan (1494-1515).
Anobli, François de Tavagny est nommé écuyer de la Grande Écurie du duc et il démarre, en 1512, la construction de son château dans la plaine du Saintois à Etreval, un hameau qui ne compte alors qu’un dizaine d’âmes.
En 1533, le duc Antoine érige Étreval en seigneurie puis il nomme François de Tavagny capitaine de Vézelise, gruyer du Comté de Vaudémont (1547), grand gruyer de Lorraine et du Barrois (1551) et maître des eaux et forêts du Barrois (1553).
Étreval est une résidence de campagne, « pour soi retirer en temps de peste et autrement », elle sert à asseoir l’autorité du nouveau seigneur qui possède plusieurs châteaux, dont une magnifique résidence à Vezelise : l’hôtel Renaissance de Tavagny actuellement ruiné.
C’est le même architecte qui semble avoir réalisé toutes les demeures de François de Tavagny, et ce sont les premières de style Renaissance en Lorraine.
Les terres d’Étreval passe en 1615 à la famille De Gournay, via la petite fillotte de François, Dorothée de Tavagny.
En 1724, Marc de Beauvau, prince de Craon, est le nouveau propriétaire d’Etreval que le Duc Léopold avait érigé en comté, sous le nom de Gournay, en 1714.
Le Prince de Craon conserve le domaine de Gournay jusqu’en 1733, date à laquelle Bouvier de Tervenus, devient le nouveau propriétaire. Le village reprend alors le nom d’Étreval (ou Estreval).
Des Tervenus, Estreval passe à Nicolas Charles-Antoine de Thomassin, conseiller et auditeur à la Chambre des comptes de Lorraine, savant et habile dans sa profession » mais aimant le jeu !
Quant M. de Thomassin meurt le 27 novembre 1800, son fils « Lolot » ayant émigré, ses biens sont confisqués et la nation prend possession de sa succession.
En 1822, Étreval possède alors un château et un jardin spacieux (Annuaire administratif de la Meurthe 1822).
Mais le château semble rester en déshérence, car le 1er juillet 1841, date fatale, il devient le théâtre d’une épouvantable tragédie.
(Prochain épisode ” Terrifiante journée du 1er juillet 1841 “, à suivre)
Lien vers la Fondation du Patrimoine pour Participer à la deuxième phase des travaux de restauration du château Renaissance d’Etreval, situé au cœur du pays du Saintois.
Article et photographies, 20/02/23 Droits réservés © P. Fourtier-Debert