(Je reprends mon étude sur la sculptrice lorraine (d’adoption) Marie Anne Collot.)
Invitée à la cour de la Catherine de Russie avec son professeur, Mlle Collot est particulièrement appréciée par la souveraine qui tient absolument à lui offrir un rossignol !
Etienne Maurice Falconet témoigne dans une lettre de la joie de son élève : ” […]après avoir bien travaillé son marbre, elle le quitte en sautant de joie et dit : L’impératrice me donne un rossignol !”
Malheureusement, le rossignol prévu s’est enrhumé avant la “Saint-Pierre” (temps abominable pour les rossignols), mais l’impératrice tient sa parole et un petit volatile est enfin livré le 14 mai 1769 chez la jeune sculptrice :
” […] le rossignol qui n’est pas enrhumé accompagne cette lettre, il faut l’attacher en dehors, car personne ne pourra endurer son chant dans un appartement. Priez Mlle Collot d’avoir des bontés pour ce petit sauvage”. (Catherine II à Falconet, le 14 mai 1769.)
Dans les jours qui suivent, on s’aperçoit que le rossignol tant attendu a une aile cassée et la sculptrice en est très affligée :
” Quoique le rossignol n’ait encore rien dit. Votre Majesté est supplée d’en agréer les plus humbles remerciements. Hélas ! Ce pauvre invalide, s’il se met à chanter, ce ne sera que d’une aile, puisqu’on l’a retrouvé dimanche l’aile gauche cassée. A cet accident près, il se porte assez bien et l’on en a les plus grands soins. Sa situation seulement donne beaucoup de chagrin à Mlle Collot.” (Falconet à Catherine II, fin mai 1769.)