C’est fou ce que l’on apprend en déchiffrant un inventaire !
Dans celui de feu Etienne Maurice Falconet décédé en janvier 1791 à l’âge de 75 ans, paix à son âme, on apprend qu’il portait des culottes de prunelle et de ratine noires et grises, des chemises en amadis, des bas de soye noire ou de fil gris et blanc, des mouchoirs de poche à carreaux rouge et bleus, des robes de chambre d’indiennes, qu’il portait aussi des bonnets de coton et de laine et des chaussons de fil tricoté.
Il dormait bien au chaud, dans des draps de maîtres et la tête protégée du froid par des coiffures de nuit garnies de mousseline, dans une une couchette à bas piliers garnie d’un sommier de crin couvert de faille à carreaux, d’un matelas de laine couvert en futaine, d’un lit de plume, d’un traversin, d’un oreiller et d’une couverture de laine blanche.
Atteint d’une paralysie en 1783, Etienne Falconet ne sortait plus de son domicile et travaillait sur son bureau en bois d’acajou garni de tiroirs centrés de ferrures en anneaux de cuivre dorés, les piés cannelés couvers de basane noir. Il possédait quatre pistolets de poche garnis en cuir, une lunette de poche dans son étui de cuir bouilly.
Sa vie était rythmée par sa pendule à seconde de Lepaute, dans une boëte et sur son pié de marbre avec ornement de cuivre doré sous cage de verre blanc, ainsi que par sa montre à répétition Delaunay dans sa boite d’or estampée, sa chaine et sa clef en similor (un inventaire réalisé 6 mois plus tard révèle que Pierre Etienne Falconet hérite de la montre de son père).
Une montre à répétition est une montre qui sonne les heures «dong», les quart d’heure «ding-dong» et parfois les minutes «ding».
La prunelle et la ratine sont des étoffes de laine.
Les chemises en amadis sont à manches droites et boutonnée.
La futaine est étoffe de fil & de coton.
Un lit de plume est un petit matelas de plumes.
La faille est une étoffe de soie à gros grain, qui se fabriquait en Flandre.
Le basane est un cuir en une peau de mouton.[…]