Stanislas au grand cœur

Histoire de l’hôpital de la Charité
3 rue Sainte Catherine à Nancy
A deux pas de la place Stanislas se trouvent toujours les bâtiments et les dépendances de l’hôpital de la Charité, fondation créée et entièrement financée par le roy Stanislas en 1750 pour les frères de St-Jean-de-Dieu.

Ces religieux, triés parmi les meilleurs chirurgiens et pharmaciens, devaient répondre à une carence profonde de soins médicaux dans les campagnes et les faubourgs, véritables déserts médicaux, car déjà à cette époque les médecins préféraient rester dans les villes.

L’ensemble de l’hôpital, resté quasi identique, se situe toujours à quelques pas de la place Stanislas.
Il comprend une rue privée bordée à droite par l’hôpital et la demeure des frères, leur chapelle et en fond de cour, les écuries. A gauche, le site a été agrandi par un immense parc.
Le tout, réaménagé en maison privée et locations, est strictement privé.

L’énorme Ginkgo biloba plusieurs fois centenaire du parc est probablement planté par les frères de Saint-Jean-de-Dieu car cet arbre réputé pour ces vertus médicinales arrive en France vers 1760.

Histoire de l’Hôpital de la Charité

Stanislas “au grand cœur” fonde en 1750 une maison de la Charité destinée à venir en aide aux pauvres malades et affligés de Lorraine et du Barrois.
Une spacieuse bâtisse avec sa chapelle, son jardin et ses dépendances est alors construite et meublée, entièrement aux frais du Roy sur un terrain lui appartenant, pour accueillir 5 à 10 Frères de Saint-Jean de Dieu, entretenus également par Stanislas, et triés parmi les plus habiles chirurgiens et pharmaciens.
Des vases à pharmacie en faïence de Niderviller seront aussi offerts aux frères par Stanislas.

Ces religieux doivent se rendre dans les campagnes pour soigner les maladies “populaires” et éviter ainsi que les épidémies se propagent.
Ils y dispensent soins, remèdes et nourriture nécessaires,le tout, au frais de la fondation.
Les frères répondent ainsi à une carence profonde de soins médicaux dans les campagnes et les faubourgs, les médecins restant, quand à eux, dans les villes.
Les frères seront malgré tout attaqués par ces mêmes médecins de Nancy, qui s’insurgent d’une concurrence déshonorante et critiquent des opérations “imprudentes”…

Sur leur terrain, les frères font construire un ensemble de 24 maisons avec jardin privé qu’ils louent à des particuliers.
La fondation changea plusieurs fois de nom, hôpital St-Stanislas puis Marat à la Révolution et hôpital militaire de Nancy jusqu’en 1881, puis l’ensemble des bâtiment est racheté par des propriétaires privés qui préservent le parc arboré.
Bâtiment en biais (voir plan), sa façade comportant un fronton triangulaire a été reconstruite pour être placée dans l’alignement de la rue.


Plan de l’hôpital de la Charité, XVIIIe s.
3 rue Ste-Catherine

One Reply to “Stanislas au grand cœur”

  1. Article très interessant.
    J’ai moi-même soutenu en 1972 mon mémoire de maîtrise sur l’hôpital St Julien entre 1748 et 1789. ( lui aussi tout proche de la place Stanislas). 180 pages.
    Un an de travail – des mois sans rien trouver…
    Et finalement quelques pépites qui m’ont permis de reconstituer le tout !

    Les sœurs de St Charles y travaillaient ; on y trouvait des vieillards indigents, mais aussi des enfants trouvés qui étaient mis en apprentissage. Là aussi, les meilleurs médecins ( dont le sieur Bagard) y exerçaient leur talent.

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