Les fleurs vocales de Megan Watts Hughes

Margaret Watts Hughes dite Megan est une chanteuse, artistes et philanthrope galloise.

Elle découvre « l’illustration par le son » et invente un appareil presque identique à l’émetteur du Photophone de Bell, qui combinait également les phénomènes auditifs et optiques.
Son « Eidophone », conçu et fabriqué pour mesurer la puissance de sa voix, était constitué d’un embout buccal menant à une chambre de réception sur laquelle était tendue une membrane en caoutchouc, ou diaphragme. Ses expériences consistaient à saupoudrer une variété de poudres sur la surface du diaphragme pour observer leur dilatation ou rétractation.

Voici ce qu’elle dit à propos de sa découverte :


« J’avais travaillé dans cette direction jusqu’en mai 1885, lorsqu’un jour, alors que je chantais, je remarquai que les graines placées sur la membrane en caoutchouc indien, au lieu de se disperser comme d’habitude dans toutes les directions pour ensuite tomber du bord du récepteur sur la table, formèrent une figure géométrique parfaite au moment où une note assez forte fut chantée. »
Des illustrations de ces phénomènes, que Megan Watts Hughes a appelés Voice Figures, figurent dans sa première publication, dans un article paru dans le Century en 1891. Classées par ordre de complexité croissante, les figures présentent une hiérarchie claire de formes, des simples « primitives » et géométriques aux figures plus complexes qui ressemblent davantage à des formes florales. On peut y déceler les prémices de la passion de Watts Hughes pour ce projet ; ce qui a commencé comme une technique de mesure d’un aspect des prouesses vocales devient une exploration de formes visuelles créées par l’interaction résonnante de la voix, de l’instrument et des matériaux.
»

Ces fleurs vocales ne sont pas de simples formes visuelles correspondant aux vibrations de l’air mises en mouvement par la voix. Les ondes générées dans le bol fermé de l’eidophone se réfléchissent sans cesse sur les parois du récipient. Le volume d’air enfermé a son propre taux de vibration ; la membrane tendue a également son propre taux, qui est à son tour modifié par la nature et l’épaisseur de la pâte qui est étalée dessus. A cela s’ajoutent les forces moléculaires de cohésion et d’adhésion entre les particules de pâte, et à nouveau entre la pâte et la membrane. La forme qui se développe est le résultat de toutes ces forces compliquées et, dans certains cas, de nouveaux éléments de changement ont été ajoutés. Une plaque de verre est placée sur la membrane vibrante et déplacée dessus. Nous avons un nouveau corps introduit avec son taux de vibration propre, en plus d’un mouvement mécanique qui complique encore le problème.

Article d’après :
internet archives
et “Imaginer une voix, Margaret Watts Hughes et l’eidophone” Par Rob Mullender-Ross

Figure vocale de Daisy par Margaret Watts Hughes, pigment sur verre, date inconnue. Avec l’aimable autorisation du Cyfarthfa Castle Museum and Art Gallery — photographie de Louis Porter.
Formes végétales, une figure d’impression de Margaret Watts Hughes, pigment sur verre, date inconnue. Avec l’aimable autorisation du Cyfarthfa Castle Museum and Art Gallery — photographie de Louis Porter.
© Megan Watts Hughes
© Megan Watts Hughes
© Megan Watts Hughes

2 Replies to “Les fleurs vocales de Megan Watts Hughes”

  1. Très étonnant et sublime !
    Alain

  2. Magnifique ! Mais où avez vous trouvé tout çà ? :))
    Merci Pascale !!!

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