Trocilla prend des chemins de traverse

L’histoire vraie de Mme de Graffigny, “traversant des montagnes et arrivant couverte de boue” le 4 décembre 1738 à 2 h du matin chez ses hôtes de Cirey (Mme du Châtelet et Voltaire), fait le tour des salons parisiens et amuse si bien Diderot qu’on retrouve la célèbre femme de lettres dans son livre L’Oiseau Blanc, rédigé en 1748 :

Hubert Robert

« Il n’était pas à un quart de lieue, qu’on entendit un grand fracas dans les avant-cours ; (…) c’était une de ses amies et des parentes de Lubrelu, que le hasard avait jetée dans cette contrée ; on l’appe­lait Trocilla, comme qui dirait Bizarre. Sa manie était de courir sans savoir où elle allait ; pourvu qu’elle ne suivît pas la grande route, elle était contente : aussi apprîmes-nous qu’elle s’était en­gagée dans des chemins de traverse où son équi­page avait été mis en pièces, et qu’elle arrivait sur une mule rétive, crottée, déchirée, dans un dés­ordre à faire mourir de rire.

On lui donna un appartement : il y en avait toujours de reste chez Vérité (la fée Vérité est Mme du Châtelet) ;

Illustration © Hubert Robert
Paysanne avec sa mule © F. Boucher

Article inédit © PFDebert 2024

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