Atmosphère, atmosphère…
La Cour du Dragon, située à quelques pas seulement de l’angle de la rue Taranne où habitait Denis Diderot de 1754 à 1784, illustre parfaitement l’atmosphère parisienne du XVIIIe siècle.
Ce passage pittoresque, s’ouvrant depuis la rue de l’Égoût et dont le portail monumental était surmonté d’une fabuleuse sculpture de dragon, est resté dans son jus jusqu’en 1934. Il a généré, de ce fait, une riche iconographie d’estampes et de clichés représentant l’ambiance exacte dans laquelle évolua quotidiennement et pendant 30 ans, le directeur de l’Encyclopédie.
La Cour du Dragon, construite entre 1730 et 1735, abrite au temps de Diderot de nombreuses échoppes d’artisans, métallurgistes, chaudronniers, plombiers et ferrailleurs. On imagine sans peine le Philosophe dévaler les cinq étages de son immeuble et passer sous le dragon, son voisin, pour déambuler dans ce décor dont le « tohu-bohu » lui rappelait sans aucun doute un univers bien familier !
Son classement aux monuments historiques en 1920, n’empêchera pas la démolition de ce lieu mythique, sur l’emplacement duquel sera construit en 1955, un immeuble moderne, les architectes ayant pris soin d’apposer au dessus du nouveau porche une copie du fameux dragon.
La sculpture originale repose toujours, quant à elle, dans les réserves du Louvre.
Les bruits de Paris au XVIIIe siècle à écouter ici
HISTOIRE – Le 18e siècle, comme si vous y étiez… ou presque. Comme le rapporte le journal du CNRS, la musicologue Mylène Pardoen a reproduit l’ambiance sonore du quartier du Grand Châtelet à Paris, tel que pouvait l’entendre un passant, il y a près de 300 ans.
La Cour du Dragon était située au niveau de l’actuel 50 rue de Rennes, Paris 6e, quartier St Germain des Prés.