Premier épisode
Fin janvier 1748, la mathématicienne Emilie du Châtelet et son amant Voltaire sont invités au château de Lunéville pour « distraire » le roy Stanislas (ils sont invités par sa favorite, Mme de Boufflers).
Le Roy installe ses amis dans les plus beaux appartements du château.
Lors d’une soirée chez monsieur de la Galaizière, chancelier du Roy, la marquise du Châtelet, 42 ans, tombe follement amoureuse de François de Saint-Lambert, un jeune officier poète de 10 ans son cadet.
Elle ne peut plus se passer de son nouvel amoureux et lui écrit plusieurs lettres par jour : « Je vous aime, je vous adore… » « Rejoignez moi, je vous attends… » (voir ici les appartements secrets de leur amours)
Le jeune officier, flatté d’avoir séduit une personnalité aussi influente, répond à ses avances. Mais leur histoire doit rester secrète car Voltaire est très jaloux.
Pour communiquer, ils s’échangent leurs mots d’amour dans une petite boite appelée « Billet doux » qu’ils cachent dans la harpe de Mme de Boufflers.
Fin avril 1748, trompant la vigilance de Voltaire en prétextant des affaires urgentes, Emilie réussit à rejoindre en secret, Saint-Lambert à Nancy (rue Saint-Michel).
Début juin 1748, à son grand regret, Emilie quitte Lunéville pour rejoindre Cirey puis Paris, rue Traversière, où elle partage un appartement avec M. de Voltaire.
Tout en travaillant à la traduction de l’ouvrage de Newton, la physicienne-mathématicienne démarre une correspondance enflammée avec son nouvel amant, lui reprochant de pas l’aimer autant qu’elle l’aime : « Je vous adore, je vous adore », « Vale et me ama », « Mon cœur rejoint le vôtre », « Je vous aime passionnément ».
Leur intimité est si forte qu’elle lui écrit : « je me permets de vous envoyer une bouteille énorme d’huile de noisette tirée sans feu ; il est étonnant comme cela fait venir les cheveux, et je vous prie de vous en inonder la tête comme un pharisien… »
Mais la marquise est terriblement inquiète au sujet d’un poste de commandement qu’elle a demandé, pour son mari, au roy Stanislas, afin de vivre en Lorraine près de son amant.L’affaire ne se déroule pas comme elle l’avait prévu…
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Illustration : Contes de La Fontaine, illustré par Jean-Honoré Fragonard, XVIIIe siècle. © Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris