Une des caractéristiques de Diderot est qu’il refusait souvent de suivre la mode et de porter perruque. Cette mode était un marqueur très fort de distinction sociale sous l’ancien régime.
Lorsqu’il la porte, contraint et forcé, sa perruque est ronde et toujours mise de travers…
Avec ses amis philosophes, il ne la porte jamais.
De multiples anecdotes concernent son « hypothétique perruque ».
Le sculpteur Houdon ayant cassé de rage son buste de Diderot, lequel était moins réussi que celui de son élève Marie-Anne Collot, le fameux « buste en tombant en morceaux sous le coup de l’artiste, mit à découvert deux belles oreilles qui s’étaient conservées entières sous une indigne perruque dont Mme Geoffrin avait affublé le Philosophe après coup. »
De retour de Petersbourg, le Philosophe, de peur de se faire disputer par sa femme Toinette – qui faisait l’inventaire de chaque pièce de son linge à chacun de ses retours – fanfaronne qu’il n’a perdu dans le voyage que sa perruque !
Mais en réalité, Diderot a perdu bien plus sur les 6000 km de routes chaotiques de Hollande et de Russie, il a perdu sa santé.
Les artistes l’ont souvent représenté au naturel sans perruque, quoique très rarement certains d’entre eux se soient risqués à le portraiturer avec.
Diderot avait raison, la perruque ne lui va absolument pas !
Article © PFD
Diderot- L’inattendu
Une encyclopédie vagabonde de Pascale Debert et Frédéric Chef
Parution mai 2022 chez Liralest – Le Pythagore éditions