Les philosophes des Lumières ont depuis toujours de nombreux détracteurs.
Le plus virulent, à leur époque, est le polémiste et critique littéraire Martin Fréron, ennemi juré de Voltaire.
Les grands esprits du XVIIIe siècle se battent à coups de moqueries, de satires, de pamphlets…
Voltaire riposte contre les attaques de son adversaire avec sa pièce de théâtre Le Caffé ou L’Écossaise où il met en scène Fréron sous le nom de « Frelon, écrivain de feuilles et fripon », surnom auquel on a substitué pour sa pièce celui de Wasp signifiant « frelon » ou « guêpe » en anglais.
Diderot relate dans une lettre à Sophie Volland datée du 20 septembre 1760 :
« Mme d’Épinay reçoit des lettres charmantes de M. de Voltaire. Il disoit dans une des dernières, que le diable avait assisté à la première représentation de Tancrède sous la figure de Fréron, et qu’on l’avait reconnu à une larme qui lui étoit tombée des loges sur le bout du nez, et qui avoit [fait] pish, comme sur un fer chaud. »
Le diable s’habillait assurément en « Fréron ».
Article © Diderot – L’inattendu – LIRALEST 2022