Pink hair XVIIIe

Il est amusant de constater que la décoloration (au cours des siècles) de certains pigments, utilisés au XVIIIe s. pour réaliser des portraits miniatures, a lancé une mode assez originale : celle de porter des perruques roses en pensant que cela se pratiquait à la cour de Marie Antoinette.

Les trois couleurs utilisées à l’époque pour peindre les cheveux sont : le bistre, l’ocre et le vermillon. Le souci de décoloration pourrait provenir du Cinabre, un pigment de teinte rouge vermillon obtenu par broyage et lévigation (lavage) de l’espèce minérale de sulfure de mercure.

Dédicace spéciale à M. et Mme Legrand.

Anonyme, XVIIIe siècle
Portrait de femme en robe de soir violette.
Jean-Baptiste Soyer, vers 1780.
Anonyme, XVIIIe siècle
Marie Antoinette de Sofia Coppola
Anonyme, XVIIIe siècle

LE CINABRE OU CINNABRE, s. m. (Hist. nat.)
Article de l’Encyclopédie
Minéralogie & Chimie.
On en distingue de deux especes ; l’un est naturel, & se nomme cinnabaris nativa ; l’autre est artificiel, cinnabaris factitia.

Le cinnabre naturel est un minéral rouge, très-pesant, plus ou moins compact ; il n’affecte point de figure déterminée à l’extérieur ; cependant on le trouve quelquefois sous une forme sphérique ; intérieurement il est ou solide, ou grainelé, ou strié. Sa couleur est plus ou moins vive, à proportion de la quantité des parties terrestres ou hétérogenes avec lesquelles le cinnabre est mêlé ; c’est ce qui fait qu’il y en a d’un rouge très-vif, de pâle, d’un rouge mat comme la brique, & d’un brun pourpre ou rougeâtre comme la pierre hématite.

Le cinnabre naturel est une combinaison faite par la nature, du mercure avec une portion de soufre ; ou c’est une sublimation de ces deux substances opérée par la chaleur du feu soûterrein, qui produit une union si étroite, qu’il faut avoir recours à l’action du feu pour les séparer ; c’est ce qu’on fait en mettant le cinnabre dans une cornue, pour séparer le mercure d’avec son soufre : mais comme ces deux matieres sont volatiles, on est obligé d’y joindre un intermede, sans quoi le soufre se sublimeroit avec le mercure & formeroit un nouveau cinnabre.

etc
http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/article/v3-947-0/
Illustration Mercure de France

One Reply to “Pink hair XVIIIe”

  1. Merci beaucoup pour ces explications qui nous permettent de comprendre les perruques roses sur les miniatures.

    Bonne journée

Laisser un commentaire