J’ai enfin gravi l’énigmatique et lugubre colline des Fourches qui domine le paysage de Langres et que l’on aperçoit depuis les remparts de la cité.
Une chapelle surmontée d’une statue de la Vierge et un calvaire avec Jésus crucifié accentuent l’ambiance terriblement mortifère et oppressante qui se dégage de ce lieu.
Les condamnés à mort de l’ancien régime étaient pendus sur cette colline, dite des fourches patibulaires, et leur dépouilles étaient exposées sur les gibets jusqu’à leur décomposition, à titre d’exemple.
C’est à cet endroit que Denis Diderot vécut son premier traumatisme.
Un dimanche de 1710, M. Diderot, maître coutelier langrois, emmène sa petite famille assister à une pendaison (alors considérée comme un spectacle).
Le petit Denis, âgé de 2 ou 3 ans, est pris d’une violente crise de nerfs et tombe par la suite gravement malade d’une jaunisse.
Dans Jacques le Fataliste, le Philosophe évoque ce terrible traumatisme en imaginant les épisodes récurrents d’un cheval retournant sans cesse sous les fourches patibulaires, cette monture s’avérant finalement être le cheval du bourreau.
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