[Semaine spéciale Emilie]
Je déchiffre actuellement l’inventaire après décès de la marquise du Châtelet réalisé le 7 octobre 1749 dans la maison qu’elle louait rue Traversière à Paris.
Victime de son addiction au luxe, la marquise possédait des quantités de choses et son inventaire fait tourner la tête !
Les pièces et les armoires de son appartement sont pleines à craquer de dizaines de pagodes, pot-pourry, chiens, singes, oiseaux, vaches, boucs, assiettes, jattes, soucoupes, compotiers en porcelaine de Chine, de Saxe, de Chantilly, de Meaux, de St Cloud, en terre d’Angleterre…
Des rideaux de Damas, de taffetas, brodés de soye, vert, cramoisy, bleu et argent…
Des dizaines de tables et de cabarets de bois de violette, palissandre, bois verny, marqueterie, placage, en verny de chine sur leurs pieds de biche,
Des dizaines de chaises, canapés, fauteuils en velours d’Utrecht, chaises à la Reine, fauteuil en capucine, paravents de la Chine…
Des dizaines de tabatières en or, cristal, écailles, de montres, de navettes et de bijoux,
Des dizaines de chandeliers, flambeaux, bras de cheminée en cuivre doré à branchages avec des fleurs de porcelaine de Meaux…
Oh là là la vie en rose
Le rose qu’on nous propose
D’avoir les quantités d’choses
Qui donnent envie d’autre chose
Aïe, on nous fait croire
Que le bonheur c’est d’avoir
D’en avoir plein nos armoires
(Alain Souchon)
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