A la brochette, à cul de dé, à épi, à garde d’épée, en limasse &, le bouton sous toutes ses coutures

Je rebondis sur l’excellent article sur les « boutons à la Buffon » de l’Archiviste frénétique (sur FB), pour vous parler des « boutons ».
Car, véritable petit trésor à collectionner, chaque bouton raconte une histoire.
« A la brochette, à cul de dé, à épi, à garde d’épée, en limasse, d’or uni, d’or façonné, de poil ou de soie, unis roulés, &. », leur fabrication est déjà toute une affaire !
En réalité, le boutonnier-passementier, dont le travail est détaillé dans l’Encyclopédie, « se contente » de « couvrir avec solidité & agrément les moules de boutons qui sont des morceaux de bois, d’os, & , tournés en sphères, plus ou moins aplatis, polis & percés, &. » Cela semble être tout un art !

Encyclopédie, planche Boutonnier Passementier

Je ne remonterai pas jusqu’à l’origine du bouton, mais je ferai juste un petit focus sur son utilisation au XVIIIe s.
A cette époque, seuls les hommes sont « boutonnés », les femmes, « corsetées », n’emploient que le lacet et les épingles pour ajuster plus facilement leurs habits. (Le bouton d’ornement existe néanmoins pour les femmes aux XVI et XVIIe s., mais il n’a aucune utilité fonctionnelle et n’est qu’un bijoux d’apparat.)
Rares bijoux que les hommes peuvent arborer sur leurs culottes, habits, gilets et redingotes, les boutons se doivent donc d’être luxueux, tapageurs, flamboyants !
Pour cette raison, ils sont réellement façonnés comme des bijoux. Et, si beaucoup sont de strass, certains sont de diamants véritables ou sont ornés de pierres fines, le tout monté sur des moules en or, en argent &.
Leur valeur dépasse parfois celle de l’habit, elle témoigne du rang social de celui qui les porte.

On y glisse même des petits messages, tels ces boutons rébus « G C D A SON AMOUR », « G K C SON SABOT ». Car, parmi les jeux de l’esprit que l’on affectionne au XVIIIe siècle, on compose pour les boutons, de petites charades sur le thème inépuisable de l’amour.
A la fin du XVIIIe s., la mode de la redingote anglaise pour les femmes permet aux dames de porter (enfin) des boutons. Et elles ne s’en privent pas ! Comme le montre les illustrations de cette époque !

Sources

Exposition “déboutonner la mode, photographie © PFD 2015
Alderman Thomas Wilson, Mayor of Kendal (1763–1764)
Encyclopédie, planche Boutons
Bouton d’habit de Louis Dupin de Francueil. Bouton d’habit monture métal, décor de verroterie imitant des diamants.
Redingote jaune citron, 1786.
Bouton “à la Buffon”

Encyclopédie, planche Boutons, faiseur de moules
Encyclopédie, planche Boutonnier Passementier

Laisser un commentaire