La maison-musée d’Érasme à Bruxelles

Une merveille à visiter
Cette maison de campagne en briques rouges, située à Anderlecht, est l’une des plus anciennes maisons de Bruxelles.
Sa façade est ornée du millésime « 1515 ».

Nul doute que la fantôme du célèbre humaniste Erasmus hante ces lieux où il travailla en 1521.

Érasme, né vers 1466 à Rotterdam, est reconnu depuis toujours comme l’un des plus grands humanistes de la Renaissance.
Son travail a inspiré Voltaire et Diderot…

  • Érasme s’était choisi comme devise « Nulli concedo » (« Je ne fais de concessions à personne ») ou « cedo nulli » ; mais lorsqu’on lui en faisait le reproche, car elle semblait bien orgueilleuse, il répondait bien subtilement que ce n’était pas la sienne mais celle de Terminus, dieu antique représentant la mort ou le terme de la vie, et que c’était la mort et non Érasme qui parlait.
  • Érasme milite pour la paix en Europe. Son engagement européen est fondé sur son cosmopolitisme : « Le monde entier est notre patrie à tous », proclame-t-il dans la Querela pacis.
  • Erasme élabore une conception de l’homme qui se définit indépendamment de sa foi religieuse et est doué d’un libre arbitre.
  • Érasme prône l’importance de l’éducation et du savoir et est convaincu que l’éducation est la clé du progrès humain. Il propose une méthode d’éducation élémentaire qui repose sur une confiance fondamentale dans les capacités intellectuelles et cognitives des enfants quant à l’apprentissage et publie en 1530 De pueris instituendis (De l’éducation des enfants).
  • Érasme, bien que lié à des cercles de pouvoir, n’hésite pas à critiquer les dérives de l’autorité, tant spirituelle que temporelle. Dans son célèbre ouvrage L’Éloge de la folie (1511), il utilise l’ironie pour dénoncer les abus de l’Église et des puissants (1).
La fuite en Egypte, Cornelis Metsys, entre 1501 et 1600

1 – L’une des cibles principales d’Érasme dans L’Éloge de la folie est l’Église catholique, qui, selon lui, s’est éloignée des valeurs chrétiennes originelles. Il dénonce la corruption des clercs, l’hypocrisie des moines et l’arrogance des théologiens, tout en critiquant l’accumulation de richesses et les ambitions politiques de l’institution ecclésiastique. L’ouvrage est d’ailleurs interdit en 1559 par l’Église.

Sans jamais être ouvertement hérétique, Érasme se permet une critique sévère des dogmes et des pratiques religieuses qui ont perverti le véritable esprit du christianisme.
L’Éloge de la folie est ainsi un plaidoyer pour la tolérance et l’autocritique. En se moquant de tous, y compris de lui-même, Érasme invite chacun à prendre du recul par rapport à ses propres certitudes.

Érasme prend d’ailleurs ses distances avec les idées de Luther lorsqu’il rédige en 1524 De libero arbitrio, traité théologique dans lequel Érasme défend la notion du libre arbitre contre la doctrine de la prédestination avancée par Martin Luther. 

Maison d’Érasme

ßureau de travail d’Érasme, © PFD 2025

Étude de chauve souris, Holbein le Jeune © PFD 2025

La tentation de Saint Antoine, Pieter Huys, entre 1501 et 1600

Maison d’Érasme © PFD 2025

Main d’Érasme, Holbein le Jeune © PFD 2025

Maison d’Érasme © PFD 2025

Maison d’Érasme © PFD 2025

Portrait d’Erasme, Quentin Metsys (attribué à), entre 1501 et 1600

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