Emilie + Voltaire

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EMILIE + VOLTAIRE
“J’ai été heureuse pendant dix ans par l’amour de celui qui avait subjugué mon âme; et ces dix ans je les ai passés tête-à-tête avec lui, sans aucun moment de dégoût, ni de langueur. […] ”

Extrait discours sur le bonheur d’Emilie du Châtelet

 

Discours sur le bonheur
texte de Cristie’s lors de la vente des archives du Chatelet
ses travaux scientifiques et le château de Cirey 29 October 2012, Paris

Ce texte semble avoir été écrit en 1747 alors qu’Émilie s’est détachée de Voltaire. Tandis qu’elle achève la traduction de Newton et qu’elle n’a pas encore rencontré Jean-François de Saint-Lambert, dernière passion de sa vie, Émilie semble vivre à cette époque quelques moments de sérénité.

À la mort de la marquise, le manuscrit des Réflexions se trouve entre les mains de Saint-Lambert. Ce dernier le conserve précieusement jusqu’à ce que le manuscrit tombe, en 1764, dans les mains du gazetier Jean-Baptiste Suard. Réalisant son imprudence, Saint-Lambert lui adresse une lettre et le prie de ne pas l’imprimer, arguant qu’il ne s’agit que d’une esquisse indigne de son auteur. “Mais la vraie raison, très certainement, est qu’il ne fallait pas déplaire à Voltaire, qui ignorait l’existence du manuscrit” (Robert Mauzi. Mme du Châtelet. Le Discours sur le bonheur, p. CXIII). Émilie y évoque en effet très ouvertement son amour pour le philosophe de Ferney. “J’ai été heureuse pendant dix ans par l’amour [un astérisque renvoie ici à une note en bas de page précisant M. de Volt.] de celui qui avait subjugué mon âme; et ces dix ans je les ai passés tête-à-tête avec lui, sans aucun moment de dégoût, ni de langueur. […] j’aimais pour deux, je passais ma vie entière avec lui, et mon coeur, exempt de soupçon, jouissait du plaisir d’aimer et de l’illusion de se croire aimé […]” (pages 55 à 57).

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