Au XVIIIe siècle, on ne se marie pas par amour mais par devoir, et même si la religion le réprouve, il est admis, et même de bon ton en société, d’avoir un ou plusieurs amants.
Mme de Boufflers n’est pas en reste, elle adore les plaisirs de la chair !
Favorite du roy Stanislas, la belle ne dédaigne pas pour autant les avances du chancelier de la Galaizière, ne résiste pas non plus au charme de Panpan Devaux, aux tirades du jeune et fougueux St-Lambert, ou encore à la générosité de l’abbé Porquet… ce qui lui vaut le titre de “Dame de volupté ” qu’elle reprend pour son épitaphe avec beaucoup d’humour.
«Ci-gît, dans une paix profonde,
Cette dame de volupté
Qui, pour plus grande sûreté,
Fit son Paradis en ce monde»
Mme de Boufflers, est la favorite en titre du roi Stanislas pendant plus de 30 ans, elle est l’une des 11 filles du couple de Beauvau-Craon, sa mère était déjà connue comme favorite en titre du précédent duc, Léopold Ier de Lorraine.
Probablement plus sensuelle que belle, Catherine de Boufflers charme sans le vouloir vraiment, les courtisans la surnomment la “Dame de volupté” en raison de ses nombreux amants, titre qu’elle ne dédaigne pas.
Elle est aussi dingue de jeu, cette distraction très à la mode au XVIII lui coûte très cher, et l’a met parfois dans l’embarras ! Ce qui donne lieu à des histoires coquasses lorsqu’elle invite ses amis à souper…
“Mme de Boufflers a un esprit fin, délicat, cultivé; elle rime fort agréablement et elle possède toutes les qualités qui peuvent faire jouir des belles-lettres et de la société d’hommes distingués. Une des plus nobles qualités de Mme de Boufflers est son désintéressement. Elle n’use de son pouvoir et de son influence qu’en faveur de ses amis. Bien que sa fortune soit plus que modeste, elle ne songe pas un instant à profiter de sa situation pour l’augmenter; elle ne demande jamais rien au roi Stanislas et ne reçoit que les misérables 625 livres que lui valent par an ses fonctions de dame du palais. Quant à Stanislas, ravi de pouvoir se croire aimé pour lui-même, il ne songe pas un instant à dédommager la marquise de son désintéressement et de sa réserve.
La conduite de Mme de Boufflers est d’autant plus méritoire qu’elle a une passion malheureuse: elle aime le jeu, elle y perd souvent, et bien des fois elle est cruellement gênée pour payer ses dettes.”Maugras, Gaston. La Cour de Lunéville Au XVIII Siècle 1904
Mme de Boufflers née Marie-Françoise-Catherine de Beauvau-Craon à Lunéville le 8 décembre 1711,
est la 6eme des 20 enfants du couple de Beauvau-Craon, sa mère fut la favorite en titre de Léopold pendant 25 ans. Elle se marie le 19 avril 1735 à François-Louis de Boufflers-Remiencourt et a 2 enfants dont elle est très proche, le poète Stanislas de Boufflers, surnommé Pataud et Divine Mignonne devenue Mme de Boisgelin par le mariage.
Madame de Boufflers © DR
Photographies cour de son hôtel particulier à Nancy Article © DR Pascale Fourtier Debert
[…] notre roy Stanislas qui devait régulièrement y séjourner, pour se repentir de ses « pécadilles« , qu’il confiait au père Menoux, son confesseur […]